Le Robot sauvage

Publié le 12 juillet 2025 à 14:29

« Le Robot Sauvage suit l’incroyable épopée d'un robot – l'unité ROZZUM 7134 alias “Roz” – qui après avoir fait naufrage sur une île déserte doit apprendre à s'adapter à un environnement hostile en nouant petit à petit des relations avec les animaux de l'île. Elle finit par adopter le petit d’une oie, un oison, qui se retrouve orphelin. »

 

Réalisé par Chris Sanders

Adaptation du roman de Peter Brown

Sorti le 09/10/2024 - Durée : 1h42

Avec les voix françaises de : Sara Martins (Roz), Yannic Choirat (Escobar), Kylian Trouillard (Joli-Bec), Bernard Alane (Long-Cou), Corinne Welong (Queue-Rose)

Voix originales : Lupita Nyong'o, Pedro Pascal, Kit Connor, Bill Nighy, Catherine O'Hara

 

 

Ode à la tendresse, et aux sentiments

 

Deuxième visionnage, et toujours autant d’émotions. On l’a beaucoup entendu, Le Robot sauvage fait pleurer petits et grands. Avec Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau, il est pour moi l’un des meilleurs films d’animations récents, de très loin. Visuellement saisissant, par ses couleurs chatoyantes, ses décors aux effets d’aquarelle, ses personnages anthropomorphisés aux grands yeux expressifs, il nous en donne littéralement plein la vue, sur cette île perdue au milieu de nulle part, où les récits de vie s’entremêlent pour interroger chacun.e : quelle est notre place parmi les autres ?

 

Le Robot sauvage est une histoire de parentalité. Adoption, éducation, conflit parent/enfant, peur de décevoir, peur de couper le cordon, tout est abordé dans un laps de temps court et donc intense, puisque Roz et Joli-bec n’ont que quelques mois pour que celui-ci puisse rejoindre la prochaine migration. Les analogies entre le langage informatique, logique, programmé de Roz, et tout ce qu’implique l’éducation d’un enfant, prêtent à sourire, tant elles rendent juste la maladresse prudente et aimante d’une maman envers son fils, qui soudain change et veut s’affirmer en dehors des règles.

 

Le Robot sauvage est une histoire de tolérance. Alors que Joli-bec suit la migration, Roz et Escobar restent. Le récit se dédouble pour se concentrer sur un thème qui file déjà depuis le début du film : l’acceptation de l’autre, de sa différence, le vivre-ensemble. Quand l’urgence menace le groupe, toustes doivent apprendre à faire front commun, et pour cela mettre leur ego de côté, leurs rancunes et leur colère. Entre survie et confiance, les relations se tissent autrement, et le film transmet des valeurs de respect fondamentales.

 

Le Robot sauvage est une histoire humaine, sans humains. Les personnages sont des animaux ou des robots, les humains ne sont que des ombres ou des échos, à peine présents, dans un monde englouti sous les eaux, où les machines sont omniprésentes, et avec elles une volonté ferme d’imposer un mode de pensée et de comportement unique, celui que l’on croit bon pour toustes. Et soudain le robot développe des sentiments, en pleine nature, où l’instinct et les émotions primaires guident la vie. Il y a là une réflexion philosophique intéressante, abordée de biais seulement, toute en douceur, qui appelle à une certaine humilité, et rappelle que l’essentiel ne se fabrique ni ne se contrôle. Trouver sa place, ce n’est pas suivre une programmation, c’est suivre son cœur. C’est niais, simple, naïf peut-être, et pourtant il en faut du courage pour laisser place à ses émotions.

 

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