Au milieu du mois de juillet, j'avais vu 25 spectacles, ce qui me paraissait un très beau chiffre. Mais les vacances sont toujours pleines de surprises et deux nouvelles sorties sont venues complétées cette année riche en émotions, en couleurs et en artistes de tout horizon. L'été s'achève, la rentrée approche, et avant de vous partager mes grosses attentes de la saison, je voulais revenir sur six spectacles qui sortent un peu du lot, parmi lesquels se trouve mon coup de cœur de l'année.

« Célébration de la nature pensée pour les enfants et ceux qui le sont restés, Le petit cirque prolonge sur scène l’expérience d’un album où l’autrice-compositrice déploie un cycle de mélodies et chansons délicates, qui épouse le rythme des saisons. Écrit avec Marie et Yoann Bourgeois, le spectacle suit un personnage au fil de sa vie et imagine un monde où humains et nature pourraient cohabiter. Chaque saison accentue un élément naturel, une palette chromatique et un phénomène. Pour cela, les artistes ont imaginé une scène circulaire et rotative aux allures de piste de cirque légèrement désuète, qui offre une multiplicité de points de vue et un jeu sur la force centrifuge et la gravité. Magie, cirque, musique et danse occupent la piste avec poésie et légèreté. »

En 2011, un père disparaît avec ses deux filles et est retrouvé mort quelques jours plus tard (suicide). Les deux petites restent introuvables. La comédienne Gaia Saitta reprend sur scène le récit de résilience de leur mère, Irina Lucidi, et « relaie son combat pour le droit au bonheur, dans lequel chacun.e peut se reconnaître ».

« Le fils retourne dans sa famille pour l’informer de sa mort prochaine. Ce sont des retrouvailles avec le cercle familial où l’on se dit l’amour que l’on se porte à travers les éternelles querelles. De cette visite qu’il voulait définitive, le fils repartira sans avoir rien dit. »

Mohamed El Khatib, sociologue de formation, revient à la Comédie avec un nouveau spectacle de théâtre documentaire, pour à nouveau « mettre en scène celleux que personne ne regarde et n’écoute ». La Vie secrète des vieux explore les désirs et sexualité des personnes âgées, mais aussi divers aspects de cet âge que la société garde invisible.

23/01/2025 – Comédie de Clermont-Ferrand

Le Slava’s Snowshow, imaginé par le clown Slava Polunin, est un spectacle ultra fantaisiste, poétique et rocambolesque, qui parcourt les scènes depuis plus de 30 ans. Il réunit sur scène une petite dizaine de clowns qui « viennent partager leurs péripéties et entraîner les spectateurices dans leurs jeux ».

Le Beau Monde convoque notre présent comme s’il était déjà un fantôme. Dans un futur lointain, à l’occasion d’un rituel qui a lieu tous les soixante ans, des citoyen·nes se transmettent à l’oral le souvenir et les traces du 21e siècle. Dans la société qui est la leur, le théâtre n’existe plus depuis longtemps, comme la plupart de nos us et coutumes, tels que les élections, le baiser, la propriété, le football ou même les larmes ! Que voudrait-on que les générations futures retiennent de notre quotidien ? Qu’est-ce qui est réellement précieux ? Les trois interprètes tentent de restituer notre époque, avec la conviction d’archéologues aux hypothèses tâtonnantes. Ce théâtre d’anticipation pose un regard décalé sur nos habitudes les plus triviales et notre modèle de société. Le jardin du TXR offre un écrin idéal pour déguster ce spectacle insolite, poétique et drôle.

Ce spectacle, c'est l'histoire de Laurence qui rencontre, lors de la fête des fours, un amoureux. Ils essayent, ensemble, de trouver un moyen de financement, pour réparer le Grand Couvert des Perches. Intrigues amoureuses, coups de théâtre, quiproquos, comique de situation, personnages haut en couleur, sont au rendez-vous de cette aventure de la vie quotidienne du monde rural.

Avant la terreur, c’est la libre adaptation du Richard III de Shakespeare écrite par Vincent Macaigne. C’est la tragédie du dernier roi anglais de la lignée des Plantagenêts. Mort à l’issue de la guerre des Deux-Roses, en 1485, Richard III est devenu, grâce à Shakespeare, l’une des figures incontournables du répertoire théâtrale. Une sorte d’idiot aussi brutal que ridicule, qui entraîne dans sa chute un groupe de personnages pour qui la fin justifie les moyens. A l’aide d’un décor ultra-brut, Vincent Macaigne porte haut et fort une parole radicalement contemporaine. Son adaptation donne corps à une bouffonnerie violente que seule la présence d’enfants vient par moments apaiser. Face à un plateau dévasté, nous sommes les témoins de la folie tumultueuse du théâtre.

Comment raconter l’histoire du théâtre, vieille de plusieurs milliers d’années, en une seule représentation ? Peut-être tout simplement en donnant la parole à celles et ceux qui continuent à le faire vivre aujourd’hui, jeunes comédien·nes en début de carrière ou artistes iconiques immortalisé·es par les vocations qu’ils·elles ont inspiré·es.

En me lançant dans l’exercice de la critique, c’est également tout un pan de ma culture générale que j’ai commencé à nourrir. Lors d’un spectacle, il est toujours important de se renseigner un minimum sur l’œuvre, saon créateurice, ses interprètes, et cela d’autant plus lorsque l’on souhaite en faire un article derrière. C’est un peu de ces recherches-là dont j’ai voulu parler dans le dernier épisode de mon podcast, dont voici une partie de la retranscription (je ne parle ici que de deux pièces sur quatre, foncez m’écouter pour avoir toutes les infos!).